Aujourd’hui, je suis ravie de vous présenter Julie Verhulst, créatrice du projet Humanmania Studio. Petit résumé de cet entretien coloré, chaleureux et profond.
Julie, si tu devais te présenter en trois mots, lesquels choisirais-tu?
Je dirais que je suis une grande enthousiaste. Je suis aussi idéaliste. Et je dirais encore joyeuse et déterminée. Et vraisemblablement très créative!
Ca fait plus que trois mots, oups!
C’est pas grave! Quel a été ton parcours?
J’ai étudié le graphisme parce que j’avais déjà compris à ce moment-là combien notre environnement, nos lieux de vie et les images dont nous nous entourons ont un impact énorme sur nous.
Je voulais créer des moyens pour prendre soin de la vie et des relations, inspirer et apporter du beau. Amoureuse de la vie, j’avais envie de contribuer à un monde meilleur.
A la fin de mes études, je me suis demandée quel sens je voulais donner à ma vie et qu’est-ce que je voulais laisser sur cette terre, ce qui me nourrissait en profondeur. J’aimais relier les gens et créer du lien. J’aimais écrire, la couleur et la typographie.
J’ai donc décidé de créer des cartes de vœux et de remerciements pour laisser passer des messages en jouant sur les couleurs et les typographies. Mon idée était d’apporter un supplément d’âme à travers des mots qui relient.
J’ai imprimé ces cartes en 2000 exemplaires sur mes propres deniers. Sur l’espace de 3 semaines, plus de la moitié étaient parties! Cela m’a confirmé dans cette direction. Je sentais que c’était la base d’un projet de vie.
Mais ça ne nourrit pas son homme.
Oui en effet. A côté de cette activité, j’ai commencé à travailler dans des entreprises puis j’ai fondé ma famille. Ce projet était bien présent mais restait en arrière-plan.
Un jour, je me suis rendue compte que le travail que je faisais n’avait plus de sens pour moi, ne m’apportait pas d’énergie. Tout au contraire. Je sentais une entreprise mais également un monde en crise et j’avais besoin d’y répondre.
Je me suis donc reconcentrée sur mon projet Humanmania et j’ai vu quelque chose de beaucoup plus grand. Si notre environnement a un si grand impact sur nous, je veux travailler sur les maisons et tout notre environnement.
J’ai donc repris les mots et messages porteurs d’actions vertueuses que j’écrivais sur les cartes et proposé de les écrire à l’extérieur ou à l’intérieur des maisons. Ce travail se fait sur base d’un vrai travail de cocréation avec les habitants des lieux en fonction de quoi ils veulent s’entourer.
Cela changeait complètement l’énergie de la maison, la rendait automatiquement plus joyeuse. Cela avait aussi un impact sur les personnes qui y vivent, mais aussi sur les personnes alentours. En réalisant ce travail, je réenchante les lieux.
J’ai énormément d’idées, si je le pouvais, je transformerais tout notre environnement. J’ai commencé à créer un service de table et déjà créé des meubles porteurs de ces fameux messages…
Quels mots utilises-tu dans tes créations?
J’utilise des messages porteurs d’actions vertueuses et j’utilise ma propre écriture pour le faire, et ce dans plusieurs couleurs selon le client. Je rappelle que ces messages sont issus d’un processus de
co-création avec les habitants de la maison.
Par exemple:
« Be good to yourself »
Quels obstacles dois-tu surmonter pour développer ton projet artistique?
En tant qu’indépendante tout est à faire. On doit pouvoir se concentrer sur la création mais aussi se faire connaître, vendre des prestations et des oeuvres…
Pour moi c’est difficile de lier ce travail de communication et la création. Surtout que l’un m’apporte plus d’énergie que l’autre!
Cette notion d’énergie est importante pour toi…
Oui tout à fait. Je dirais donc qu’il faut canaliser son énergie et faire attention à ne pas s’épuiser. Pour moi, l’énergie c’est ce qui nous fait avancer et c’est absolument sacré. C’est une boussole. Il faut la préserver. Mon but est de rester dans un projet qui continue à me nourrir et non qui m’use ce qui n’apporterait aucune plus-value à mon travail puisque l’objectif de l’impact est un bien être durable. C’est quelque chose qui s’apprend et ce n’est pas facile de garder le bon équilibre.
Aussi, il est important, si l’on se sent épuisé de prendre soin de soi et de récupérer son énergie au lieu de foncer tête baissée pour exécuter les tâches que nous nous sommes fixées.
Il est nécessaire d’être dans son axe: qu’est-ce qui me fait vibrer ? Qu’est-ce qui me nourrit et me met en énergie? Et d’être doux avec soi-même. Comment rayonner si en soi l’équilibre n’y est pas ?
Tu parles souvent de lien, de la nécessité d’être relié aux autres. Qu’est-ce que cela t’apporte en tant qu’artiste?
Je crois que nous n’imaginons pas à quel point nous sommes reliés les uns aux autres. Nous sommes tous une réponse pour quelqu’un d’autre. Lorsque je ressens le besoin de créer quelque chose, je suis absolument certaine qu’il répond au besoin d’autres. La question est de savoir comment les toucher.
Sur un chemin de développement entrepreunarial, je trouve en outre très important de se relier à des personnes qui sont sur ce même chemin, sur ce chemin d’entreprendre et qui ont la même foi.
On se soutient mutuellement, on avance pas à pas.
Dans le projet Humanmania, j’ai pris conscience que notre être était aussi façonné par les personnes qui nous entourent. J’ai donc développé un processus pour créer une oeuvre qui mette cette interconnexion en valeur et la célèbre.
L’arbre est la plus belle des symboliques que j’ai trouvée. Il est comme il est grâce à son écosystème, tout comme les êtres humains. J’ai donc créé un arbre, mon arbre que j’ai appellé « Friendship Tree », et je demande à mon entourage d’écrire son nom ou une intention sur les feuilles.
Cet arbre, d’une certaine manière me reflète et me relie aux personnes autour de moi, me rappelle ce lien entre chacun et entre tout. C’est aussi une façon de remercier la vie pour qui je suis devenue. Je réalise ces arbres sur mesure sur commande.
Ce projet d’arbre, je l’ai aussi proposé à une fondation qui relie des personnes issues de cultures différentes afin de toucher une dimension universelle. Nous sommes en train de co-construire cet arbre avec certains membres de cette fondation. L’idée est qu’ensuite leur public puisse accrocher ses souhaits et intentions à cet arbre afin qu’il devienne un arbre qui relie des mondes, un arbre d’espoir.
Un livre qui t’accompagne?
Femmes qui courent avec les loups, de Clarissa Pinkola Estés. C’est un livre qui m’a aidé à me reconnecter à mon intuition, à mon instinct. Il m’a aidé à me remettre dans mon axe, à m’ancrer dans la vie.
Le livre est une collection de contes de toutes sortes et l’on se retrouve nécessairement dans l’une ou l’autre histoire.
Une citation qui t’accompagne?
« Fear less, love more. »
Chaque jour, je me répète également trois mots: audace, authenticité et action. Cela m’aide à me recentrer.
Une fierté?
Avoir réussi à développer ma première exposition publique en avril 2023 et l’avoir développée comme je le voulais. Elle relie tous les axes de mon projet: les arbres, les meubles, mon travail d’écriture…
Je l’ai développée sous forme de parcours sensoriel fantastique.
Un conseil pour les personnes qui cherchent leur voie?
N’hésitez pas à y aller, quitte à pivoter, modifier votre route. Le monde ne s’est pas fait en un jour. Osez avancer, à votre rythme et ajustez au fur et à mesure.
Pour aller plus loin
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Merveilles 